Charlotte et la confiture
Le jour de cueillette, Charlotte confit ses enfants à une voisine et part seule à pied.
Armée d'un très grand panier, d'un léger casse-croûte et de la cabillado - rouleau d'étoffe à poser sur la tête pour y asseoir le panier - elle part le matin, le panier sur la tête et, de ses mains libres, tricote des chaussettes en marchant.
Beaucoup de fruits se trouvaient au-dessus de Coujan, à 5 km du village.
Là-bas, à travers bois, Charlotte recherche et ramasse de petits fruits. Elle passe dans les nombreux arbres fruitiers pour attraper, la saison un peu passée, "les restes" sur l'arbre.
Elle ne revient que le panier à ras-bord, toujours tricotant.
Avec tout ça, des chaudrons de cuivre rouge, un grand feu bien entretenu dans la cheminée et du sucre, elle aligne de longues rangées de pots de confiture de différentes couleurs, sans étiquette (elle les reconnait aux couleurs).
Les confitures donnent beaucoup de travail, surtout celles d'arbouses.
Aux époques de certains fruits (raisins, cerises, prunes ...) et avec les plus sains, Charlotte crée des compotes, des digestifs, de ces sirops alcoolisés où nagent des choses si bonnes qu'à la table familiale, des jeunes aux vieux, tout le monde en veut.